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Portrait d’éditeur – L’Atelier de l’agneau éditeur

Portrait d’éditeur – L’atelier de l’agneau éditeur (mai 2021)

La Région Nouvelle-Aquitaine compte près de 200 éditeurs, qui abordent des thématiques variées dans des catalogues exigeants. Cinquante d’entre eux ont choisi de former le collectif AENA (Association des Éditeurs de Nouvelle-Aquitaine), dont les libraires de LINA sont bien évidemment partenaires.

Le réseau LINA, partenaire des éditeurs de Nouvelle-Aquitaine, vous propose de (re)découvrir chaque mois un éditeur membre de l’AENA, sa ligne éditoriale, son catalogue, son équipe et son histoire le temps d’un portrait.

Ce mois-ci, partez à la rencontre des Éditions L’atelier de l’agneau.

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Pouvez-vous nous présenter votre maison d’édition, son histoire, son catalogue, sa ligne éditoriale ?

L’Atelier de l’agneau éditeur publie surtout la poésie contemporaine mais pas uniquement. Côté poésie, nous tentons de faire connaître ce qui s’écrit aujourd’hui et qui se travaille dans une perspective d’avancée littéraire, car c’est la littérature de demain qui nous intéresse. Sans vouloir être visionnaire, nous essayons de prospecter. Nos livres publiés il y a plus de 20 ans sont encore demandés autant que les nouveautés : par exemple ceux d’Eeugène Savitzkaya, Jacques Sivan, Christophe Manon, Mathieu Gosztola.

 

Par ailleurs, nous publions des individualités, des écrivains qui ont déjà un univers particulier, qui les distingue. On pourra même les identifier à leur style… Des artistes sont souvent associés aux poètes, notamment pour la couverture des livres ou des éditions rehaussées de tirages rares ou originaux. Des livres d’artistes cousus ou attachés créent aussi le plaisir tactile pour des collections comme « cordelle » ou « framboises foulées par les biches ».

 

L’histoire de la maison ? Elle est longue…L’agneau est un nom de rue à Liège, Belgique, où un peintre tenait son atelier. Quand il en est parti, un graveur et des écrivains, des artistes, ont commencé au milieu des années 70 une activité d’édition à tirage limité. Le pilier en était le poète Jacques Izoard (1936-2008) encore réputé non seulement par sa poésie mais aussi car il fut très actif pour faire connaître la poésie internationale en invitant des écrivains (Tahar Ben Jelloun, Guillevic, Ginsberg, etc…) dans sa ville et en organisant des lectures publiques parfois pendant 24h de suite, comme le fit à Bruxelles William Cliff.

 

Les éditions ont ensuite publié plusieurs revues, une anthologie coéditée avec le Castor Astral, Anthologie 80 (France-Belgique-Québec) et quelques livres. Elles ont déménagé en France dans les années 90 et c’est l’une des animatrices, Françoise Favretto, qui a repris les éditions, élargi les collections, notamment en traductions, et fondé la revue L’Intranquille il y a 10 ans.
L’Atelier de l’agneau publie des poètes qui n’ont jamais publié, des poètes renommés, des écrivains étrangers connus, poètes ou non (des textes inédits de H.D Thoreau, Powys, Dickens, ou Mayrocker nominée pour le Nobel, par exemple), ou des éditions recomposées de Virgile (nouvelle traduction de Les abeilles), Segalen, Flaubert et Rousseau.

Dans la revue, des extraits de manuscrits, un dossier à thème (le dernier : « révolution végétale »), des dossiers traductions de poètes brésiliens, de Singapour, moldaves, lapons, et beaucoup de langues européennes. Des documents rares comme le Journal de la mère de Lamartine ou du valet de Maupassant, le Journal de Tolstoï, Orwell « dans la dèche à Paris », des études : Ford Madox Ford, Zanzotto, Doris Lessing, La poésie pulsée, etc. Des critiques de livres sur l’édition dite « de création ».

 

 

Comment travaillez-vous avec les librairies indépendantes ?

Nous travaillons avec les librairies indépendantes de façon régulière. De même à la librairie de l’Autre Livre (à Paris, tenue par une association d’éditeurs du même nom, qui ouvre ses portes aux présentations de livres et lectures publiques, parfois assorties d’expositions).

Parlez-nous de votre actualité

Malgré la pandémie, nous avons poursuivi les publications prévues, aucune n’a été reportée, même s’il est plus difficile de les faire connaître : le premier livre d’un comédien, Eric Auvray, qui a donné des spectacles de poèmes de Cendrars et Rimbaud récemment, Tourner la page/Hamlet divague, sont deux textes poétiques qui prennent pour thème l’échec. Ou encore le deuxième livre d’un poète, Gabriel Henry, déjà nommé pour le prix Copo des lycéens à Rouen, le troisième ouvrage D’Aldo Qureshi (invité dans les festivals, nommé pour trois prix l’an dernier) et qui a la particularité d’apprendre ses textes par cœur.

En traduction, pour la première fois, nous préparons la sortie d’un poète russe renommé : Gennadi Aïgui. L’auteure que nous publions le plus souvent, Édith Azam, prépare un roman proche de la science-fiction, genre qu’elle n’a jamais approché et qu’elle mêle à des préoccupations de travail sur la langue, ce qu’elle fait depuis ses débuts.

 

Des livres de deux auteurs girondins paraissent en mai : le nouveau livre de Jean Esponde, Zones d’admiration, et celui d’un auteur qui publie pour la première fois à l’Atelier de l’agneau, Thibault Marthouret, Smog rosé. Nous allons fêter les 10 ans de la revue l’Intranquille en octobre au Salon De La Revue avec des lectures publiques nombreuses. Plusieurs centaines d’auteurs ont participé depuis le premier numéro… Cela finit par créer des liens, des affinités. C’est satisfaisant pour un éditeur de voir que l’humain est aussi convoqué hors les pages. D’ailleurs, l’investissement de chacun à lire les textes à haute voix en public fait partie de cette spirale de création.

 

 

Retrouvez tous les ouvrages des éditons L’atelier de l’agneau chez vos libraires indépendants

https://asso.librairies-nouvelleaquitaine.com/portrait-dediteur-les-editions-latelier-de-lagneau/